A la découverte de Maku Surf

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Dans cet épisode du podcast, je reçois Marco Juliot, il nous parle de la création de sa marque de surf Maku et il nous donne des conseils pour bien choisir notre planche de surf.

Des origines hawaiiennes

Originaire de Bretagne, Marco révèle qu'il a imaginé sa marque alors qu'il travaillait à Hawaï dans une agence de marketing à Honolulu.

Son intention initiale était d'immigrer aux Etats-Unis, mais cela s'est avéré compliqué avec les visas, il est donc retourné en France et a travaillé dans un surf shop. Il a ensuite créé une agence de communication avec un ami avant de lancer une marque de stand-up paddle appelée Snap, spécialisée dans les paddle pour les vagues.

Il a finalement décidé de lancer sa propre marque de surf sous le nom de Maku, le surnom hawaïen qui lui avait été donné par sa colocation.

Le parcours atypique d'un shaper autodidacte

Le breton revient sur sa passion pour les sports nautiques. Originaire du golfe du Morbihan, il a grandi en pratiquant la voile. Ce n'est qu'en vieillissant et en obtenant son permis qu'il a commencé à faire du surf. Bien qu'il aime le surf, la planche à voile reste son sport numéro un car il n'a jamais ressenti d'aussi fortes sensations qu'en pratiquant ce sport.

Fait étonnant, il a fondé une marque de surf sans savoir shaper. Il ne faisait que designer les planches au départ, la fabrication étant confiée à d'autres personnes, notamment au Portugal. C'est en arrivant en Espagne, sans shaper pour l'aider, qu'il a commencé à fabriquer les planches lui-même. Il a appris de manière autodidacte, avec les conseils d'un ami. Fort de son expérience de surfeur et de sa connaissance des planches, il a pris plaisir à cette activité et n'a jamais arrêté depuis.

Son parcours est atypique car, contrairement à beaucoup d'autres, il a commencé par designer les shapes en 3D, avant de faire du handshape. Il est récemment revenu au pre-shape pour des questions de rentabilité, même s'il a pu remarquer que le handshape permettait de créer des planches uniques.

Avec Maku, il a développé une gamme de planches pour tous les niveaux, des types de vagues différents et des styles de surf variés. Même s'il nous confie que sa marque est surtout destinée aux surfeurs intermédiaires, voulant simplement profiter de leur session sans nécessairement vouloir gagner un championnat du monde. Les planches sont disponibles à la vente sur son site, où il est possible de choisir le modèle, la couleur et même de demander une planche personnalisée.

Des planches colorées

L'artisan explique sa passion pour les planches colorées. Il prend réellement plaisir à les peindre. Inspiré par des marques rétro et populaires, il aime apporter des couleurs vives et un style des années 80 et 90 à ses planches. Il collabore aussi avec des artistes. Il souhaite que ces planches multicolores remplacent les planches blanches ordinaires que l'on voit habituellement. Pour lui, le surf doit être fun et coloré.

Conseils pour les surfeurs intermédiaires

Pour un surfeur intermédiaire qui veut progresser, Marco recommande d’éviter de prendre une planche en résine de la même taille que la planche en mousse utilisée pour débuter. Une telle planche en résine est deux fois moins épaisse et flotte moins, ce qui peut ralentir la progression du surfeur.

Il recommande de prendre en compte la personnalité et les aspirations du surfeur, ainsi que les conditions de surf. Pour des vagues creuses, il suggère une planche avec plus de rocker (banane), tandis que pour des vagues molles, une planche plus plate et épaisse serait idéale pour faciliter le take-off et la prise de vitesse. Enfin, il mentionne une tendance croissante des surfeurs à vouloir utiliser des planches de type fish, probablement pour surfer des vagues moins grosses et gagner en vitesse.

Le Longboard et le Fish

Le longboard est un style de surf souvent recommandé pour les débutants. Cependant, il faut noter que ce choix dépend aussi de la passion du surfeur, puisque certains préfèrent un style de glisse plus radical. Le longboard est génial pour ceux qui veulent une glisse plus décontractée, faire du pas croisé, du nose riding, etc.

Une autre option est le fish, une planche de surf qui pourrait être appropriée pour les petites vagues. Les surfeurs qui recherchent des sensations plus fortes peuvent être attirés par le fish. Bien qu'il soit plus large, il ne permet pas de faire des virages aussi serrés qu'un shortboard. Néanmoins, le fish peut permettre de prendre beaucoup de vagues.

Il faut noter que le fish n'est pas une seule catégorie de planche. Il existe plusieurs types, notamment le rétro fish qui est large à l'arrière et doté d'un rocker très tendu. Il existe également des fish modernes qui sont plus longs et ont des tails plus étroits. Ces derniers sont plus polyvalents que le rétro fish.

Le rétro fish est une planche technique à surfer et n'est pas idéal pour les débutants. Cette planche a besoin de partir proche du point de déferlement de la vague et donc d'avoir une bonne lecture de vague. De plus, comme il est large à l'arrière, le rétro fish n'a pas vraiment de pivot, ce qui limite sa capacité à tourner. Il est donc préférable d'orienter les surfeurs débutants vers des planches plus accessibles.

Bien choisir sa planche

On aborde aussi les mid-length, qui sont adaptées à différents types de vagues et peuvent convenir à des personnes aux compétences intermédiaires. Ces planches sont idéales pour ceux qui cherchent la polyvalence et qui veulent aller chercher de la vitesse et de l'accélération. De plus, elles peuvent passer facilement à travers des sections de vagues molles.

Le volume de la planche est un point important considéré lors du choix de la planche, mais il ne devrait pas être le seul critère. Bien que le volume puisse influencer la stabilité de la planche, il ne définit pas nécessairement la performance de la planche dans l'eau. Il faut donc équilibrer le volume avec la forme, la longueur et l'épaisseur.

Il suggère de demander conseil à des shapers locaux lors du choix d'une planche, car ils peuvent donner des conseils basés sur les spécificités des spots de la région. Il faut faire attention aux calculs de volume en ligne, car ils ne prendront pas nécessairement en compte les types de vagues dans lesquelles tu surfes.

La 2ème planche

Tous les surfeurs ont une planche plus grande et volumineuse avec laquelle ils ont appris à surfer. Selon Maku, il est important d'encourager les surfeurs à conserver ces planches car ils offrent plus de plaisir et nécessitent moins d'efforts pour attraper les vagues dans les plus petites conditions. Le but n'est pas nécessairement de trouver la planche parfaite, mais plutôt de prendre plaisir à surfer.

Le choix de la 2ème planche est alors important, elle doit être différente de cette première mais attention à ne pas tomber dans le piège de prendre une planche trop radicale qui va stopper la progression du surfeur.

Production éthique

Marco est seul à travailler pour Maku Surfboards. Depuis son lancement il y a environ 4-5 ans, le propriétaire fait tout seul, du marketing aux ventes et à la conception. En revanche, le processus du glaçage et du ponçage est sous-traité à un atelier de production expérimenté basé dans les Landes. Ce partenariat permet à Maku de se concentrer sur la partie qui lui tient à cœur : rester au plus proche de son client.

En plus de fournir un produit de haute qualité, Maku prend également fierté à produire en France en soutenant l'économie locale. Même si leurs planches sont un peu plus chères que celles fabriquées en Asie, elles sont conçues pour durer plus longtemps. Il est contre ces méthodes délocalisées où les travailleurs portent des masques covid pendant qu'ils travaillent sur la fabrication des planches.

Marco nous décrit ensuite le processus de fabrication des planches de surf, depuis le design 3D jusqu'à la planche finie. Il explique aussi comment il délègue certaines étapes, comme le glaçage, qui consiste à recouvrir le pain de mousse préformé de fibre et de résine. Ce processus est suivi d'un ponçage pour que la planche soit totalement étanche et ait un rendu clean.

L'anecdote d'Arsène

Marco nous explique aussi l'histoire derrière la création d'une planche de surf qu'il a nommée "Arsène Bolt", en référence à son grand-père Arsène et à sa recherche de vitesse symbolisée par Usain Bolt. Il a également inclus une illustration sur la planche qui représente son grand-père portant un casque de la Seconde Guerre Mondiale de l'armée américaine, car son grand-père était un résistant et avait fini la guerre sous le commandement du Général Patton.

Le plaisir de surfer

On termine cette interview en échangeant sur la passion du surf. Pour Marco, le surf n'est pas seulement une question de compétition ou de rider des grandes vagues. C'est avant tout une aventure humaine. Il n'est pas nécessaire d'avoir un ego pour surfer, au contraire, il est essentiel de conserver l'humilité, car comme il le dit, on peut penser avoir fait une manœuvre incroyable sur une vague, pour finalement voir que c'était assez banal quand on se regarde en vidéo. Le surf est avant tout un plaisir et une source de fun, peu importe le niveau de performance.

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